À 65 ans, Marie-France Renzi a décidé de commencer des études. En 2021, elle s’inscrit, comme 200 jeunes, dans une licence d’histoire à Nancy.

« J’avais gravi tous les échelons de la fonction publique, mais je n’étais pas sûre d’avoir le niveau intellectuel. » Lorsqu’on la croise à l’université, Marie-France Renzi ne passe pas inaperçue. Elle est, à 67 ans, l’étudiante la plus âgée de sa promotion de master.
Diplômée du baccalauréat en 1975, Marie-France Renzi est très rapidement embauchée à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales de Nancy. Après une carrière terminée en janvier 2019, Marie-France Renzi, alors directrice départementale du travail en Alsace, fait le choix de reprendre des études. « J’ai pris une année pour réfléchir », sourit-elle.
« J’ai apprécié le contact avec les jeunes »
« Pendant le Covid, je ne voyais plus grand monde. Reprendre des études m’a permis de me plonger dans une réalité que je n’avais plus », explique l’étudiante. « Les deux premières années ont été super sympas, j’ai été intégrée à un petit groupe de jeunes et j’ai apprécié le contact avec eux », se souvient-elle.
Au cours des semestres, la soixantenaire organise à plusieurs reprises des « petits pots », chez elle. « On peut apprendre à connaître les gens en cours mais on peut aussi avoir d’autres échanges en dehors », explique-t-elle. Cela lui a donc permis de se rapprocher de plusieurs jeunes.
Un choix d’étude qu’elle regrette
« Ce que j’ai aimé pendant la licence, c’est que ça m’a permis de voir comment vivaient les jeunes, connaître leurs craintes, leurs angoisses, et leurs aspirations », relate Marie-France Renzi. « Je vois aussi les difficultés auxquelles ils peuvent faire face pour trouver du travail », poursuit-elle. « Je suis devenue titulaire à peine un an après le bac, malgré le fait que je n’ai pas de diplôme élevé, ce qui est presque impossible pour les jeunes d’aujourd’hui. »
Une fois la licence en poche, Marie-France Renzi a décidé, malgré une légère hésitation, de se diriger vers un master en recherches. Un choix qu’elle regrette aujourd’hui. « On nous parle de professionnalisation mais je veux étudier l’histoire pour apprendre quelque chose, pas pour en faire quelque chose », raconte Marie-France.
« Je rêve d’apprendre l’italien, la langue de mes parents. » Des études incompatibles aujourd’hui avec son master. « La fac me prend trop de temps », se désole-t-elle. « Certes, c’est valorisant d’avoir un master à mon âge, mais il y a des choses beaucoup plus importantes dans la vie et je suis en train de m’en rendre compte », conclut Marie-France Renzi, qui se laisse quelques mois pour réfléchir à son avenir.
Thomas Chiarazzo