Jean-Christophe Erbstein, ancien journaliste à l’Est Républicain, publie « Le dico du daron ». Il y traduit les expressions des jeunes pour que leurs aînés les comprennent. L’ouvrage est le fruit d’une écriture nourrie par une vie baignée dans les mots.

« Le jeune d’aujourd’hui, c’est le vieux de demain. » A 62 ans, Jean-Christophe Erbstein, aime jouer avec le français. Cette langue vivante, qui continue d’évoluer au fil des années. Et pour cause, il a baigné dedans depuis tout petit.
Né de l’union de Marguerite et de Roland Erbstein, tous deux journalistes, il est évident que Jean-Christophe aime les mots. Avec un père dont l’écriture légère et humaine contraste avec celle de sa mère, première femme journaliste à l’Est Républicain et « redoutable ». Elle a « une écriture enlevée » et un répondant quasi « meurtrier ». Alors, le bambin n’y échappe pas. L’éducation à la dure s’étend aussi à l’écriture. « C’est brouillon ! », « Pauvre vocabulaire ! » lui reproche Marguerite. Mais c’est finalement des deux parents que Jean-Christophe hérite de son sens aiguisé de la répartie.
« Mon père avait de l’humour, ma mère de l’esprit. »
Il n’était pourtant pas question qu’il devienne journaliste. C’est après des études d’histoire, qu’en 1985 Jean-Christophe fait un stage à L’Est Républicain à Nancy. Conclusion ? Il est embauché. Durant près de 20 ans, il travaille en tant que journaliste dans différentes rédactions. Devenu adjoint, puis chef d’agence, ce curieux de nature termine sa carrière en 2009, comme directeur départemental de la Meuse.
Aujourd’hui c’est à la Métropole du Grand Nancy qu’il exerce. Mais impossible de quitter l’écriture. Alors il gère les réseaux sociaux, le magazine de la métropole et… la relation avec la presse. Pour certains il est journaliste, pour d’autres communiquant. Peu importe, ce qu’il aime c’est rencontrer des gens. Parler d’eux. Comme ce projet de Balades urbaines – Ligne de vies, où il raconte le récit de personnes de l’ombre. Mais l’envie de laisser une trace se fait de plus en plus prégnante.
Un, puis deux, puis trois
Pendant le Covid, « certains se sont emmerdés, moi j’ai écrit un livre. » Bien que Marguerite décrivait sa plume comme « ayant le souffle court », ce sont bien deux romans policiers qui voient le jour. Son personnage Kaplan, clin d’œil au film La mort aux trousses d’Alfred Hitchcock, est un journaliste débutant. Jean-Christophe s’inspire ainsi de sa carrière de fait-diversier.
Mais depuis qu’il a débuté son emploi à la Métropole, Jean-Christophe n’a jamais quitté son bureau. Un endroit plein de vie où photos, livres et même une frise chronologique de la langue française se côtoient. Dans ce cocon, il en a vu passer des alternants. Ce sont même eux qui l’ont inspiré pour son troisième livre Le dico du daron. Traduire aux plus âgés ces petits mots qu’emploient les jeunes. Alors avec eux, il prend plaisir à chercher la définition de « baby, tu dead ça », « genre » ou encore « être en chien ». « Certaines personnes se servent même de mon livre pour échanger au moment du repas », partage l’auteur avec une certaine satisfaction.
Et même s’il ne parle pas comme un jeune, il aime en jouer. Avec sa fille Constance, 33 ans, ils ont créé un compte Tiktok, dont le nom ne surprendra guère : Le daron.
@jcerbsteinauteur Dernier jour au Livre sur la Place aujourd'hui ! N'hésitez pas à passer me voir 👀 #daron #ledaron #dicodudaron #nancy #livresurlaplace #livresurlaplace2024 #heyledaron ♬ son original – Le daron
Une belle manière de continuer à s’amuser avec les mots et « quelques fois même, de briller en société. »
Marion Petit