Relations amoureuses et écart d’âge : ces jeunes femmes interrogent les normes


De plus en plus de jeunes femmes assument des relations avec des partenaires plus âgés, sans se soucier des normes sociales. Claire et Estelle portent un regard nuancé sur ces relations. Un phénomène qui semble se banaliser, à mesure que les jeunes générations délaissent le modèle traditionnel du couple. Derrière cette liberté affichée, des réflexions plus profondes sur la maturité, la parentalité, les considérations sociétales ou personnelles, et l’avenir.

Souvent, l’écart d’âge va dans le même sens : des jeunes femmes sortent avec des hommes plus âgés. Photo iStock

« Est-ce que je pourrais sortir avec quelqu’un de plus âgé ? La question ne se pose même pas ! » À 22 ans, Claire, originaire de Metz, partage un point commun avec Estelle, Spinalienne du même âge : pour elles, l’écart d’âge ne devrait jamais être un frein à une histoire d’amour. Une vision que beaucoup de jeunes adultes semblent aujourd’hui revendiquer.

« L’âge, ce n’est qu’un chiffre »

Claire le dit sans détour : « Ce qui importe, c’est ce que tu fais dans la vie, à quel stade tu en es. » Pour elle, la maturité prévaut sur l’âge. Elle n’hésite pas à se projeter avec un partenaire de 20 ans son aîné. Mais avec lucidité, elle nuance : « Je ne me vois pas finir avec une personne beaucoup plus âgée. C’est drôle 5 minutes, mais à 40 et 60 ans, ça devient trop. »  

« L’amour, ce n’est pas contrôlable ! »

Claire, 22 ans

Son expérience familiale nourrit sa réflexion. « Mes parents ont 11 ans d’écart. Quand j’avais 10 ans, mon père en avait 50, et je me disais que j’aurais moins de temps à passer avec lui. » Une projection qui l’amène à poser ses propres limites : si elle envisage d’avoir des enfants vers 30 ans, elle évitera un partenaire de plus de 10 ans son aîné. Mais elle le reconnaît : « L’amour, ce n’est pas contrôlable ! » Alors, si le cœur s’en mêle, elle préfèrerait renoncer à la parentalité plutôt qu’à une histoire sincère.

Une norme de moins en moins rigide

Pour Claire, l’écart d’âge est devenu presque banal. « Ma tante a 13 ans de plus que mon oncle. Il avait 20 ans à l’époque. Comme quoi, certains hommes peuvent être matures assez tôt… » La jeune femme explique ce schéma avec un peu d’humour : « Quand quelqu’un sort avec une personne plus jeune, c’est parfois parce qu’il n’a pas envie de vieillir, ou qu’il est entouré de vieux pépères. »

« Les jeunes sur qui je tombe, ça ne marche pas. Les jeunes sont cons. »

estelle, 22 ans

Même franchise du côté d’Estelle, 22 ans également, originaire d’Épinal : « Les jeunes sur qui je tombe, ça ne marche pas. Les jeunes sont cons. » Le ton est tranchant, mais reflète une préférence nette pour les hommes plus âgés. « Ils ont plus de choses à raconter, plus d’expérience de vie… Et puis, les barbus, ça a du charme. Ils n’ont pas l’air prépubères. »  

Estelle pose toutefois une limite claire : « Il ne faut juste pas que le mec soit plus vieux que ma mère. » Une barrière générationnelle personnelle, davantage liée à l’image qu’au jugement social. Et côté projets de vie, pas de souci : « Je ne me vois pas avoir des gosses, donc le long terme ne me fait pas peur. »

Des repères qui évoluent avec l’âge

Il y a quelques années, Claire s’étonnait de certains écarts. « Ma meilleure amie sortait avec un gars qui allait entrer à la fac pendant qu’elle quittait le collège. » Mais aujourd’hui, son regard a changé. « Plus on vieillit, moins on est sensible à l’écart d’âge. Les connexions se font malgré tout. C’est l’état d’esprit qui prime. »

« Plus on vieillit, moins on est sensible à l’écart d’âge. Les connexions se font malgré tout. C’est l’état d’esprit qui prime. »

Claire, 22 ans

Estelle partage cette vision. « Quand j’entends des gens dire « plus de trois ans d’écart je peux pas », je me dis qu’ils se ferment des portes à cause de lois sociales. Ils passent peut-être à côté d’une belle histoire. »

Une liberté choisie, pas une provocation

Ni Claire ni Estelle ne cherchent à provoquer. Elles affirment simplement une liberté dans leur rapport au couple, en dehors des sentiers battus. Pour elles, l’essentiel réside dans la complicité, la maturité, les projets communs — pas dans la date de naissance.

Un choix personnel, mais aussi générationnel : en s’éloignant des modèles traditionnels, ces jeunes femmes témoignent d’un regard en évolution sur les relations et leurs normes.

Mathilde Hantz

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